La commission de la carte d’identité des journalistes
professionnels, composée de journalistes et d’éditeurs de presse en
activité dans tous les secteurs, tient à rappeler, dans le contexte
actuel, une évidence.
La carte de presse, délivrée sur
des critères légaux, se suffit à elle-même pour démontrer sa qualité de
journaliste professionnel sans autre formalité de quelque sorte,
accréditation notamment (c’est vrai aussi en ces périodes de
confinement).
La CCIJP ajoute que si cette
carte d’identité, document officiel, peut être montrée par exemple à
tout membre des forces de l’ordre, elle ne doit en aucun cas être
remise et laissée à des personnes étrangères à celle ou celui qui la
détient.
Attribut du statut de
journaliste, elle démontre la qualité du journaliste professionnel ;
outil de travail, elle facilite son activité sur le terrain et le
protège ; elle est par ailleurs un outil social qui permet au
journaliste de faire valoir ses droits (dans les entreprises de presse,
au chômage, etc…) tout en respectant des devoirs (chartes de
déontologie) ; elle est enfin un symbole de la démocratie.
La commission de la carte
d’identité des journalistes professionnels.
Paris le 23 novembre 2020
27.09.2020. ” Des médias sont ouvertement désignés comme cibles par des organisations terroristes internationales. (…) Ces cinq dernières années, des femmes et des hommes de notre pays ont été assassinés par des fanatiques, en raison de leurs origines ou de leurs opinions. “ Avant qu’un nouvel attentat ait visé des gens de presse devant l’ancien siège de Charlie Hebdo, c’est un cri d’alarme que venait de pousser près de deux cents médias français. Journaux papier ou numériques – dont La Provence – radios, télés et périodiques de toutes sensibilités ont signé ensemble une lettre ouverte. Cette initiative sans précédent voulait alerter sur l’une des valeurs des plus fondamentales de la démocratie : notre liberté d’expression. Elle est aujourd’hui menacée par le terrorisme et les réseaux sociaux. Dans un climat devenu délétère, la violence des mots se mue en cortège de morts. Liberté de blasphémer n’est pas éloge du blasphème.
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On a pu lire dans certains tweets que les journalistes de Charlie l’ont bien cherché. Mort aux blasphémateurs ! Certains rêvent, au pays des droits de l’homme, de faire payer le prix infligé par les dictatures théocratiques à ceux qui critiquent leur religion. Certes, il arrive que nos convictions de croyants soient malmenées, voire blessées. Et même si j’avoue ne pas apprécier le mauvais goût de certaines caricatures sur ma foi chrétienne, je n’ai pas hésité à proclamer “Je suis Charlie” et aller, avec tant d’autres, le manifester. De même, en s’associant aujourd’hui à cette défense de la liberté d’expression, des journaux d’opinion comme La Croix, La Vie, Tribune juive… défendent aussi la liberté de blasphémer. Ce qui n’est nullement l’éloge du blasphème. Mais la défense d’une liberté indivisible, avec son corollaire de responsabilité. Car si chez nous le blasphème n’est pas puni par la loi, les mises en cause personnelles peuvent générer un droit de réponse ou conduire au tribunal. En France, personne n’est obligé de lire ou d’écouter un média qui heurte ses convictions. Et la liberté de critiquer les religions va de pair avec celle des croyants d’affirmer leurs convictions. C’est la chance et l’honneur de nos démocraties que l’expression de ce pluralisme médiatique. La liberté de la presse est d’ailleurs le baromètre de l’état des libertés fondamentales dans le monde. Partout où les journalistes sont pourchassés, où la presse est aux ordres ou bâillonnée, les droits humains y sont menacés.